Iles Eoliennes : Vulcano, Lipari, Stromboli

Au nord est de la Sicile, les iles éoliennes forment un arc dans la mer tyrrhénienne. Des volcans surgis des eaux il y a des centaines de milliers d’années offrent un spectacle saisissant.  

Sept d’entre elles sont habitées : Vulcano, Salina, Lipari, Panarea, Stromboli, Filicudi et Alicudi. Quelques audacieuses maisons se blottissent au pied de ces géants, dont deux sont encore en activité. A Vulcano et Stromboli, les fortes éruptions du passé font redouter d’autres explosions majeures. Situé non loin de là, l’Etna, est l’autre volcan en activité de la zone, conditionnée par la collision des plaques européenne et africaine. Classé patrimoine mondial de l’Unesco, les iles éoliennes abritent bien des trésors. Comme le musée archéologique de Lipari en lieu et place d’un ancien monastère fortifié. Plages de sables noirs, basaltes, fer, soufre et vignes imprègnent les paysages battus par les vents depuis des temps immémoriaux !    

Vulcano, la « Fossa » et les boues !

Comptez ¾ d’heure depuis Milazzo en aliscafo (hydroptère) pour rejoindre le petit port de la plus méridionale des iles. Ici pas de village à proprement parler, seuls quelques pêcheurs et commerçants ont élu domicile, pas plus de 500 personnes en tout. Le site est trop risqué ! On aperçoit les filons de lave, les stigmates des explosions pyroclastiques. Il faut à peine ¾  heure pour monter jusqu’à la « Fossa », cendres, sable rouge jalonnent le parcours jusqu’ à la caldera d’où jaillissent les fumerolles. Une forte odeur de soufre saisit au dessus du cratère. La vue là haut est juste sublime. Les formes coniques des autres iles-volcans se superposent  harmonieusement. En bas les bains de boues à 27 degrés (la température varie tous les jours)  aux effets bénéfiques pour la peau témoignent de l’activité volcanique sous marine. Des petites bulles explosent dans la piscine de boue. Attention l’odeur d’œuf pourri imprègne longtemps le corps et le maillot de bain !

Les vestiges à Lipari

Avec ses 37 Km2, c’est la plus grande ! Les coulées d’obsidienne (un verre volcanique rare utilisé pour la fabrication d’outils) a permis d’alimenter toute la méditerranée et le moyen orient durant le Néolithique. Le musée riche en vestiges archéologiques situé dans l’ancien évêché permet de retracer toutes les strates d’habitation : grecque et romaine notamment. On se balade entre les sarcophages et les eucalyptus à l’intérieur des fortifications du XVIe surplombant la ville. En redescendant, on fait une halte à la Marina Corta, petit port de pêcheurs, où ces derniers fabriquent leurs filets : à sardines et à thon avant d’aller braver la mer. Via Garibaldi est très animée avec ses étalages de souvenirs en céramique et de vin Malvasia, un cépage italien de raisins blancs, produit à Lipari et à Salina. On peut aussi faire le tour de l’ile, où les points de vue extraordinaires se succèdent, entre mer et montagne. A Puntazze, on voit poindre les fumerolles de Stromboli au milieu des eucalyptus et des genêts.  

Stromboli, l’apothéose

L’arrivée à Stromboli est magique, l’ile de forme conique apparaît tel un géant vivant de 924 m. Entre les souvenirs du film de Roberto Rossellini « Stromboli » avec Ingrid Bergman,  les grondements du volcan, l’atmosphère de bout du monde, l’esthétique des maisons blanches aux formes géométriques, les vrombissements des triporteurs, seuls à pouvoir se  faufiler à travers les ruelles, on est d’emblée sous le charme. Flâner dans les ruelles paisibles, prendre un petit café près du débarcadère pour l’ambiance et s’offrir une vue à couper le souffle pour le déjeuner en profitant de la douceur de vivre, Stromboli comble toutes nos envies de déconnection. La vie est aussi rythmée, par « iddu », comprenez, « lui », le cracheur de feu, considéré comme un être à part entière par les stromboliens.  Toutes les 15 minutes, avec une ponctualité déconcertante, il fait entendre son râle sourd en même temps qu’il laisse s’échapper de gros nuages gris, qui deviennent rouge flamboyant à la nuit tombée. C’est un des volcans les plus actifs de la planète et la première attraction de l’ile, qui compte beaucoup de bureaux guides de montagne. Equipés de casques, chaussures et bâtons, les balades accompagnées démarrent en fin de journée. Après 2h30 à 3h d’une montée rude, c’est l’apothéose, par temps clair, une lumière rougeoyante explose dans le ciel assombri. Les moins sportifs peuvent se consoler en empruntant le chemin bucolique de l’observatoire ou partir en mer à la nuit tombée en se postant face au Sciara del Fuoco (chemin de feu), un vaste glissement sur le flanc ouest du volcan !