REVERLe Sri Lanka en immersion

Le Sri Lanka en immersion

« L’ile resplendissante », traduction du cinghalais, porte bien son nom. De vestiges bouddhistes en chemins de randonnées verdoyants, on découvre une Inde douce. Dans la partie montagneuse centrale, on gravit l’un des sommets emblématiques du pays : l’Adam’s Peak. La larme de l’Inde fait couler des larmes de joie,  sur le visage béat des pèlerins, si proches du nirvana !

 

2h du matin, on quitte la pension de Dalhousie après 4 petites heures de sommeil. Objectif : gravir le mystique Adam’s Peak à 2243 mètres. On marche d’un pas alerte guidé par la lampe frontale, en évitant flaques d’eau, racines d’arbres et sangsues. Il faudra monter 5200 marches, ce n’est pas évident d’évaluer le degré de difficulté. Rangana, le guide, tente de nous éclairer : celui qui ne gravit jamais l’Adam’s Peak est un idiot, mais celui qui y revient, est aussi un idiot ! On s’accroche à ce dicton en forme de boutade : oui le voir une fois dans sa vie ! On peut s’en remettre à Samana, le Dieu de la montagne, s’arrêter chez un moine bouddhiste qui noue un bracelet autour du poignet en récitant une prière ou bien simplement compter sur ses jambes ! La nuit est douce, et les chants harmonieux des centaines d’oiseaux…tiennent compagnie dans la nuit noire. Depuis plus de 1000 ans, des pèlerins bouddhistes, mais aussi hindouistes, chrétiens et musulmans gravissent ces interminables marches pour voir le stupa (reliquaire) qui abrite l’empreinte du pied de bouddha ou selon les religions, celui d’Adam. 

Dans les échoppes aux lumières blafardes, on grignote des gâteaux au sésame et au millet pour reprendre des forces. C’est long, très long, le pas devient lent. Presque automatique, quand les marches inégales, fabriquées par les pèlerins eux-mêmes, se durcissent le long de la paroi rocheuse. 1000 m de dénivelé, 3h30 de marche, plus tard, on y est arrivé! 

Il y a surtout des touristes, les bouddhistes venant les jours de Poya (jours de pleine lune de décembre à mai). On se bouscule pour assister au lever du grand bouddha soleil qui irradie les visages. Les brumes évanescentes se dissipent peu à peu, on rentre dans le temple pour observer l’ombre pyramidale du stupa suspendue dans les cieux. Cela ne dure que quelques minutes, comme une hallucination divine !

Attention : avec ses 5200 marches et son dénivelé positif et négatif de 1000 m, l’ascension de l’Adam’s Peak est assez éprouvante. Il est conseillé de la faire en pleine nuit de décembre à mai, avant la période de mousson. Prévoir un kway et un pull pour l’arrivée au sommet !

A small river named Duden

A small river named Duden

Le triangle culturel, à ne pas rater !

Le divin est partout dans cette région centrale du Sri Lanka qui concentre à elle seule le must de la culture bouddhiste avec pas moins de trois anciennes capitales cinghalaises. On peut commencer par la visite du Rocher du Lion, le plus visité dans le pays et classé au patrimoine mondial de l’Unesco. A quatre heures de route de l’aéroport de Colombo, la citadelle de Sigiriya (gueule de Lion), apparaît en toile de fond après une succession de bassins d’eau.  Imaginé par le roi Kassyapa, qui fit transformer un monolithe en un lion géant et aménager son sommet, à 370 mètres de hauteur, en palais, jardins et piscines. On grimpe à flanc de montagne pour découvrir ces vestiges du Ve siècle, étonnamment apaisants. En chemin, les macaques deviennent d’indéfectibles compagnons. Tout comme les  éléphants, qui se lavent non loin de là ! Dans une anfractuosité de la roche on découvre des fresques de demoiselles voluptueuses aux seins nus, joyaux de la peinture cinghalaise. La cité de Polonnaruwa, capitale médiévale de Ceylan, a aussi conservé de sa superbe. C’est à vélo qu’on la parcourt au milieu d’une végétation luxuriante, bercé par les chants des bulbuls et des rolliers indiens. Des bouddhas couché, debout ou assis en position du lotus, des palais, des stupa, donnant un bel aperçu de l’architecture au moyen âge. Sur les autels les parfums de jasmin et de lotus donnés en offrandes, nous rappellent que tout comme les fleurs, la vie est éphémère. A Kandy, la dernière capitale (du 16 au 19e siècle), la procession quotidienne qui consiste à ouvrir la porte qui renferme le reliquaire en or, avec la dent de Bouddha est un moment important dans la vie d’un bouddhiste. Il symbolise un héritage reçu de l’Inde, il y a plus de vingt siècles, avant que ce dernier n’embrasse la religion hindouiste. Au sud de Kandy, trois temples, du XIVe siècle témoignent d’un raffinement extrême avec leur bois sculptés. 

Manger chez l’habitant, le must !

Faire un circuit à pied autour de Gadaladeniya, Embekke, et Lankatilake, est un bon moyen de découvrir la vie rurale, où villages tamouls hindouistes, cinghalais et musulmans se succèdent. Les temples hindouistes et bouddhistes sont souvent côte à côte. Exit les guerres fratricides entre tamouls et cinghalais. Le Sri Lanka a retrouvé le calme.  Devant les petites maisons colorées, les hommes en saron et les femmes en sari, souvent pieds nus, regardent l’étranger avec bienveillance, même si on s’immisce parfois dans leur tache quotidienne (douche, linge, cueillette ), les écoliers en uniforme cravates sont tout excités et se prêtent volontiers aux séances photos. Est-ce parce qu’ils croient en la réincarnation et aux bonnes actions sur terre que les bouddhistes sri lankais ont toujours un sourire enjôleur à adresser à leur prochain ? Ils nous accueillent dans leurs modestes demeures mais ce qu’ils préparent est un festin. Présentés dans des coupelles anciennes ou dans des paniers en osier recouverts d’une feuille de bananier, le curry, la base de l’alimentation est souvent accompagné de salades de haricots étoiles, de fruit de jacquier, de manioc, courgette serpent, de dal (lentilles corail), cresson et fleur de banane ! A la fin du séjour, on lâche les couverts pour manger avec la main droite comme les sri lankais !

Des plantations de thé aux rizières 

Avant le pic d’Adam, on peut randonner dans les monts Knuckles, cette chaine de 32 montagnes et de 5 pics de plus de 1500 m d’altitude en forme d’un poignet serré. On y voit les femmes qui malgré leur travail harassant ont toujours une petite attention pour le promeneur. Cette balade offre une immersion à travers plantations de thé et forêts de sapins…Des dégradés de verts, des collines accidentées, au milieu des plants de théiers dont les femmes ramassent à la main, les feuilles, qu’elles jettent directement dans un sac qu’elles portent sur le dos. Le Sri Lanka est aujourd’hui le 4eme producteur de thé au monde. C’est James Taylor, un écossais, qui introduisit le thé sur l’ile à la suite d’une maladie des caféiers. Il fit appel à une main d’œuvre de tamouls indiens encore présents sur l’ile. On dévale les pentes traversées de cascades où l’on peut faire un plouf rafraichissant dans cette moiteur ambiante. Sur les chemins c’est un livre botanique ouvert, où les épices et les arbres fruitiers tiennent la dragée haute: mangue, noix de coco, ananas, jacquier, noix de muscade, gingembre, clou de girofle, poivre, cannelle, cardamone, cumin, citronnelle…un festival de couleurs magnifié par les oiseaux aux tonalités tout aussi chatoyantes. Dans les rizières, bordées de cocotiers, les femmes repiquent les plants d’un vert luisant, Un vert qui ,n’est pas sans rappeler, le vert étincelant des lucioles virevoltant ,la nuit d’avant, dans le dortoir du bungalow à ciel ouvert en face des Knuckles , un spectacle à jamais gravé !

Y aller 

Le voyage qui s’apparente le plus est L’essentiel du Sri Lanka à partir de 1550 € TTC : Niveau de difficulté : 1 chaussures sur 5. Dénivelé positif de 300 à 500 mètres. Bonne condition physique requise. Renseignements : 01.70.82.90.00 et sur www.terdav.com.

On n’aime pas, mais pas du tout, les sangsues, ces petites bestioles disgracieuses, comme des vers de terre, qui pullulent sur les chemins humides, pompent notre sang en gonflant. Un conseil : on s’offre des grandes chaussettes guêtres avant de randonner. Et si il est trop tard, on les pulvérise d’anti moustique pour les faire lâcher !

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