Douce Provence

Les Alpilles, la steppe de Crau, les collines de Pagnol…et des villages ravissants, retour sur un itinéraire provençal, toujours aussi dépaysant !

 « C’est la chaine des Alpilles ceinturées d’oliviers comme un massif de roches grecques, un véritable belvédère de gloire et de légendes » écrit Fréderic Mistral, l’enfant du pays. A ses pieds, des villages attachants, mas et églises romanes, traditions et fêtes chantantes…Chevaucher dans le massif des Alpilles, parcourir l’une des dernières steppes d’Europe, retrouver ses souvenirs d’enfance en arpentant la garrigue de Pagnol…voilà quelques unes des expériences inoubliables à faire au pays de cocagne !

Dans le mood cow boy…

Le voyage commence dès l’entrée au Petit Roman. Sébastien, le cow boy des Alpilles, partage sa passion du cheval entre des championnats de roping (attraper un bovin au lasso) en Arizona et son gite équestre. Toute la famille vit au rythme des compétitions et de l’élevage des  80 chevaux du domaine. Sur ces montures robustes, on s’aventure dans la vallée des Baux de Provence, entre vallons et falaises, puis on longe le canal romain de Jules César…Autour  de nous : la pinède, les champs d’oliviers et une succession de crêtes blanches dans un décor féérique, à deux pas de l’oppidum des Caisses de Jean-Jean. Après cette balade d’1h30, accueil au « ranch » par la maman de Sébastien pour une dégustation de produits des alentours, quasi tous provenant de la famille !

Des villages ravissants

Si la beauté des Baux et de Saint-Rémy de Provence est bien connue, certains petits villages, plus émouvants encore, méritent qu’on s’y attarde, c’est le cas d’Eygalières, à une quinzaine de minutes de Saint-Rémy, une pépite qui semble loin de tout…Au milieu des champs d’oliviers avec les Alpilles en ligne de mire, le regard s’attarde sur le château en ruine et la petite chapelle perchée à l’entrée du village. Au détour des ruelles, des mas provençaux avec de belles portes sculptées, des cafés qui respirent l’âme provençale… si en plus , vous avez la chance de tomber un vendredi matin, jour de marché ou pendant les fêtes votives, l’atmosphère devient électrique. Les gardians juchés sur leurs chevaux blancs donnent du fil à retordre aux taureaux que l’on lâche le temps d’une cavalcade dans les rues bondées du village. Orchestre fanfare accompagne cette liesse durant 5 jours.

Pas de manade dans la réserve naturelle des Coussouls de Crau mais des bergeries, datant du 18^{e siècle}. De retour à la fin de l’été, les troupeaux de brebis broutent les pâturages de la Crau verte. Au loin : les Alpilles, la montagne Sainte-Geneviève et le Mont-Ventoux en prime, on pénètre dans la Crau sèche,  une steppe méditerranéenne, où rien ne pousse mais où la biodiversité attire de nombreux photographes. Parmi les raretés : le ganga cata, un oiseau typique de la Crau.

Retour en enfance

A Aubagne, la Font de Mai (fontaine abondante), est un écrin de verdure, point de départ de nombreuses randonnées, et nouvellement estampillé « station de trail ». C’est ici qu’on grimpe vers le monde de Pagnol : les collines de son enfance, celles là même qui inspirèrent ses films : Manon des sources, la Fille du puisatier, Regain…La garrigue est inspirante, rassurante…On hume ses parfums, on admire sa beauté rocailleuse, traversée par des lumières ardentes. Les sentiers du massif de Garlaban nous semblent familiers, ses habitants aussi : faucons, chouettes, grands ducs, passereaux…. On passe devant le mas de « Massacan », qu’a loué Marcel Pagnol pour les besoins de ses films, le village de la Treille qu’il fit construire pour le tournage de l’un d’entre eux. C’est un peu le XIe arrondissement de Marseille : le vieux port n’est plus qu’à 15 km à vol d’oiseau.