Côte Vermeille : Oh merveilles !

Ce n’est pas encore l’Espagne mais plus tout à fait la France. De la Méditerranée au massif des Albères, partez à la découverte d’une étonnante mosaïque de paysages et de couleurs entre mer et montagnes

Ici chaque vallée, chaque flanc de montagne affirme sa personnalité. Tel un phare, visible de partout, le Pic du Canigou, avec ses neiges éternelles, veille. La montagne sacrée des catalans culmine à 2784 mètres, dominant toute la plaine du Roussillon. Plus accessible, le Massif des Albères, dernier contrefort des Pyrénées avant la mer, est un territoire de randonnées idéal pour qui aime contempler les points de vue. Il domine la côte Vermeille, lignes abruptes et vignes en terrasse, qui serpente au grès de caps et baies en plongeant dans le bleu méditerranéen.

Caps et criques paradisiaques

C’est au XIXe siècle que le nom de côte Vermeille est donné à ce territoire qui relie le Racou (sud d’Argelès) au Cap Cerbère, en raison de la couleur pourpre dont se parent ses roches « schisteuses ». Couchés sur les toiles de Derain et Matisse, les peintres du fauvisme, ces paysages âpres, baignée d’une lumière crue distillent des criques, dominées par des vallons qu’esquissent des chênes liège, des oliviers et des vignes en terrasse…De Port Vendres, « portus veneris » (un temple dédié à Vénus y aurait été érigé par les Romains), on rejoint le cap Béar. De là, on emprunte le sentier du littoral. Quelques maisons de pêcheurs, ornées d’une végétation exotique, nous plongent dans l’ailleurs. Sur le chemin escarpé, on serpente à flanc de falaise. Comptez 3h pour rallier le site de Paulilles. On arrive sur la jolie plage en galets de Bernardi. Puis sur un ancien site de dynamitage : quelques vestiges du passé industriel, et un atelier de réparations de barques catalanes composent cet ensemble réhabilité.

De Collioure à Banyuls

Collioure est le joyau de la côte Vermeille : sa petite baie de galets avec son château royal et l’ancienne tour-fanal fortifiée du XIIIe, devenu clocher d’église, si caractéristique ! Les ruelles qui montent et qui descendent abritant des maisons pastel et des balcons fleuris. Paul Signac, Matisse et Derain ont été subjugués par la couleur, au point qu’ils inventeront le fauvisme ici. On peut suivre le « chemin du Fauvisme », dont 19 reproductions de Matisse et Derain jalonnent le circuit à l’endroit même où ils posaient leur chevalet ! Changement de décor à Port Vendres, ancienne darse transformé en port commercial, qui vit au rythme des petites pêches locales : turbot, sole et quelques anchois. A Banyuls, on visite les caves, dont le domaine de la Casa Blanca, l’un des plus anciens domaines de Banyuls.

De forts en tours

Campé au-dessus de Collioure, le fort Saint Elme bâti sur une tour de garde érigée par les Maures au VIII^ème siècle puis remanié par Vauban, a longtemps servi à veiller sur la terre des Rois de Majorque. Avec les Tours de Madeloc et de la Massane, il s’inscrivait dans un système de communication à travers des signaux de fumée. Leur point commun ? De magnifiques randonnées et une vue à couper le souffle. Par le col de la Serra, on grimpe les premiers 500 m à même la roche. Ensuite c’est de la balade facile par un chemin qui contourne la batterie de Taillefer La vue est absolument grandiose sur la côte découpée : Collioure, Port Vendres et Banyuls à nos pieds. Le retour se fait par le chemin de l’eau en franchissant le col de Vallauria avec une vue privilégiée sur le massif des Albères et son point culminant le Pic Néoulous à 1257 mètres. Comptez trois bonnes heures. Pour rallier la tour de la Massane, on peut tester le VTT électrique encadré par un guide. En partant du parking du château de Valmy, il faut compter deux heures en VTT. La dernière partie se faisant à pied. La tour de la Massane offre une vue sur la plaine du Roussillon et la mer Méditerranée, au coeur d’une nature préservée entre chenaie et maquis. La descente en VTT procure quelques sensations, en raison du relief rocheux, la dernière partie est plus facile.